Portraits

Alix Carnot, Directrice associée, Expat Communication

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11/23/2020

-Pouvez-vous nous parler de la genèse d’Expat Communication ?

Expat Communication a été créé en 2001 par deux anciennes expatriées, à partir du constat suivant : l’expatriation est une expérience de vie – tant professionnelle que personnelle et familiale ̶ qui, pour être réussie, nécessite une préparation en amont, un accompagnement pendant la mobilité, mais également au retour.
En 2014, après des expériences dans le conseil marketing et RH (notamment en termes de people development), et après 15 ans d’expatriation familiale à travers le monde, j’ai repris la société Expat Communication avec mon associée. L’équipe compte aujourd’hui une dizaine de personnes ayant toutes eu une expérience d’expat, même nos stagiaires ! Outre notre équipe basée à Paris, nous avons développé un réseau d’une trentaine de coachs et de formateurs présents dans 20 pays pour accompagner et former les expatriés.

-Quelles sont les missions exactes d’Expat Communication ?

Nous avons quatre grands pôles d’activités :

-Avec l’Expat Lab, nous réalisons des enquêtes de référence auprès de notre réseau, afin de mesurer la réalité de l’expatriation qui est, dans le contexte sanitaire actuel, en pleine réinvention. A partir de ces informations, nous organisons des conférences et masterclasses pour nos clients ;

-Nous avons également une activité de formation et de coaching : nos équipes accompagnent les candidats à l’expatriation, ainsi que leur famille, dans cette expérience – aussi bien en termes de gestion de carrières, que de gestion de l’expérience interculturelle ;

-Notre pôle Network anime une communauté digitale de plus de 30 000 expatriés. À travers des sites d’information, des événements en ligne et des mises en relation directes, nous les aidons à répondre aux défis quotidiens de l’expatriation dans un contexte incertain.

-Nous avons également une activité d’outplacement – en pleine croissance ces derniers mois : en effet, beaucoup de mobilités sont écourtées du fait de la crise sanitaire. Les expats ont des parcours atypiques et, à leur retour, sont souvent déconnectés du réseau local et ont donc besoin de se repositionner sur le marché – nous les accompagnons en ce sens.

-Pour qui travaillez-vous ? Quels sont vos interlocuteurs ?

Nos clients sont principalement des grands groupes internationaux qui nous demandent de préparer leurs candidats à l’expatriation. Nous travaillons en majorité avec les services Mobilité internationale qui assurent de leur côté les aspects administratifs, financiers et pratico-pratiques de ces mobilités ; mais sur les aspects développement des talents internationaux (carrière ; interculturel), nos interlocuteurs sont davantage les services RH ou talents. Les profils types que nous accompagnons sont directeurs de filiale, financiers, ingénieurs, etc. Mais nous accompagnons également les conjoints et les enfants. En moyenne, une expatriation dure 3 ans. La période la plus délicate est alors le retour, avec un risque d’ennui. L’expatriation doit être un vecteur de changement et de valeur ajoutée, pour l’entreprise comme pour le candidat. Nos programmes d’accompagnement débutent d’ailleurs six mois avant le départ et durent jusqu’à un an après le retour.

-Depuis le premier confinement, comment a évolué votre activité ?

Avec des familles entières bloquées par le contexte sanitaire, notre rôle de conseil et d’accompagnement a pris tout son sens : nos candidats avaient besoin d’être écoutés, et d’échanger entre eux. Nous avons organisé de nombreux « cafés virtuels » et autres webinaires sur des sujets très concrets comme : comment accompagner des personnes âgées à distance, quand les frontières sont fermées ?

-Quels sont pour vous les prochains enjeux du marché de l’expatriation ?

La crise sanitaire a clairement ralenti les mobilités. Pour certains postes, la mobilité va être totalement remise en cause - comme pour le poste de directeur de magasin, par exemple. Par ailleurs, sur le modèle des GAFA, c’est l’avènement du management à distance, avec de fortes demandes de formation sur ces thématiques. D’autres pays, comme Dubaï, ont déjà mis en place des visas pour des personnes en télétravail généralisé.
Avec la généralisation du télétravail et un marché de l’emploi devenu clairement global, l’expatriation est en plein bouleversement, et doit se réinventer. Un autre sujet essentiel selon moi est la question de la parité. Aujourd’hui encore, seulement 15 à 20% des candidats à l’expatriation sont des femmes. Or, on constate que dans les comités de direction des plus grands groupes, la majorité des personnes en poste ont eu une expérience professionnelle à l’étranger. Les entreprises doivent se saisir de ce sujet.

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